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Collectif Abresid
12 mai 2007

Ne les laissons pas faire !

NE LAISSONS PAS FAIRE !

 

 

UNE SITUATION ALARMANTE

 

Une quinzaine de familles, d'origine étrangère, sont hébergées dans des hôtels à Tours. Quelques unes d'entre elles sont sans papiers ou risquent de l'être à brève échéance. Dans une lettre adressée à un Conseiller général le 29/03/07, le préfet affirme que ces familles « devront être expulsées si elles se maintiennent illégalement sur le territoire. » Ce haut personnage de l'État n'en est pas à son coup d'essai en matière de xénophobie et de racisme. Le MRAP a porté plainte contre lui en raison des propos racistes qu'il a tenus dans les colonnes de la Nouvelle République.

Dernièrement, ses services ont convoqué une famille Tchétchène (dont cinq membres ont été assassinés par l'armée russe) dans les locaux de la préfecture au motif d'étudier leur situation.

C'est un véritable piège qui lui a été tendu : deux membres de cette famille furent arrêtés sur le champ et expulsés en Pologne. Pire, une femme, mère de trois enfants – qui n'étaient pas présents ce jour-là – dût subir un chantage inadmissible de la part des fonctionnaires : si elle ne disait pas où étaient ses enfants, ils seraient placés par l’ASE. Le comble, c’est qu’il a été demandé à l’hôpital de rendre transportable, par un dopage approprié, la grand-mère hospitalisée pour un cancer en phase terminale. Heureusement, les médecins informés n’ont pas souscrit à cette demande.

 

UNE POLITIQUE MIGRATOIRE INACCEPTABLE

 

Ces méthodes des autorités françaises rappellent de bien tristes souvenirs.

« […] la chasse à l’homme, surtout lorsqu’elle est assortie d’objectifs chiffrés, implique l’utilisation d’un certain nombre de techniques : rafles, convocations-pièges, interpellation des enfants dans les écoles, internement administratif. Quelles que soient les populations ciblées, le recours à ces techniques est inéluctable dès lors qu’on prétend à l’efficacité. Il faut d’ailleurs admettre que, sur ce point, le Ministre de l’Intérieur [c’était Sarkozy, aujourd’hui Président de la République] n’a guère innové par rapport à ses prédécesseurs de l’époque de Vichy et de la guerre d’Algérie et la police française n’a eu qu’à puiser dans ses archives pour retrouver les bonnes vieilles méthodes. » (Emmanuel. TERRAY, Directeur d'études à l'EHESS, 15/10/2006.)

 

Arrêtons avec l'hypocrisie ! Arrêtons avec la fallacieuse distinction entre immigrés économiques et demandeurs d'asile, les uns jugés comme totalement indésirables, les autres presque toujours rejetés car suspectés d'être de mauvaise foi.

La « “maîtrise de l’immigration” dicte souvent de distinguer entre deux figures de l’exil – la fuite et la migration –, et de ne donner asile qu’à ceux qui ne peuvent attendre le moindre bénéfice économique de leur immigration. Cette condition atteint ou en tout cas tend vers l’absurde : comment un réfugié purement politique pourrait-il prétendre être accueilli sans qu’aucun avantage économique soit impliqué dans son nouvel habitat ? […] Cette distinction entre l’économique et le politique n’est donc pas seulement abstraite ou inconsistante, elle devient hypocrite et perverse ; elle permet à la limite de ne presque jamais accorder d’asile politique […].Les discours sur le refuge, l’asile ou l’hospitalité deviennent alors de purs alibis rhétoriques. » (Jacques DERRIDA, philosophe.)

 

EMPÊCHONS LE PIRE

 

Actuellement, il n’est pas encore possible d'expulser des familles de Touraine, car il n'y existe pas de camp de rétention pouvant les « accueillir ». Pour les expulser, la police serait obligée de séparer les enfants des parents. Cela est interdit par la loi, la Convention européenne des droits de l'Homme et la Convention des droits de l'enfant.

Il y a en Touraine et en France un fort courant d'opinion qui n'est pas d'accord avec le traitement infligé aux personnes d'origine étrangère. Il ne tient qu'à nous qu'il s'exprime ! Nous appelons toutes les personnes, associations, collectifs, organisations, syndicats, églises..., porteurs de valeurs humaines, à manifester leur solidarité :

- en exprimant publiquement par tous les moyens appropriés notre opposition aux expulsions et à la répression dont sont victimes les personnes d'origine étrangère, par exemple en accrochant des banderoles aux fenêtres de nos logements disant non aux expulsions et aux rafles, en discutant avec nos voisins, nos collègues, en organisant des réunions publiques.

- en écrivant au préfet, par lettre (15 rue Bernard Palissy 37032 Tours), par fax (02 47 64 05 05), par e-mail (courrier.pref@indre-et-loire.pref.gouv.fr), en téléphonant à la préfecture (08 21 80 30 37) ;

- en téléphonant au commissariat lorsque des personnes sont arrêtées (02 47 33 80 69) ;

- en refusant les chaises vides dans nos écoles (Inspection Académique 38 rue Edouard Vaillant 37042 TOURS CEDEX 1, téléphone 02 47 60 77 60) ;

- en se rassemblant devant les hôtels où sont actuellement hébergées les familles menacées d'expulsion de leur hébergement, et d'expulsion du territoire.

« Si les évènements suivent leur cours actuel, il est vraisemblable [...] que dans trente ou quarante ans, des cérémonies de repentance seront organisées pour déplorer et désavouer la politique d’immigration pratiquée actuellement. Plutôt que d’attendre un tel dénouement, ne serait-il pas préférable de renforcer dès aujourd’hui la résistance à cette politique...? » (E. TERRAY.)

 

 

Chrétiens Migrants, 4 rue de Luynes, 37000 TOURS

 Réseau Education sans Frontières 37, FOL, 57 Bd Heurteloup 37000 Tours

Comité de Soutien aux Demandeurs d’Asile et aux Sans Papiers, csdasp@no-log.org 06 20 91 20 44

Cimade 37, cimade37@yahoo.fr

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