Parrainages républicains du Mercredi 12 juillet 2006

Parrainages républicains du Mercredi 12 juillet 2006 « Par nécessité, des familles et des personnes qui ont quitté leurs pays vivent aujourd’hui parmi nous. Fuyant les malheurs et les persécutions, ce sont aujourd’hui, depuis des mois, depuis plusieurs années parfois, nos voisins, nos amis. Pour les uns, leurs enfants fréquentent nos écoles, ce sont les camarades de jeux de nos propres enfants ou petits enfants. Ils sont déjà l’objet de toute notre attention. Pour tous, la volonté de rester parmi nous, de s’intégrer dans le creuset social est indiscutable. Ils n’ont pas d’autre avenir. Leur éducation, nos amitiés n’ont pas de frontières. Quelle que soit leur histoire, leur origine, ils ont droit au respect, à la dignité. Certains et certaines d’entre nous, dans un passé pas si lointain ne sont- ils pas les descendants de ces intégrations qui ont contribué à faire de nous ce que nous sommes, dans la richesse de nos diversités. C’est un honneur pour nous que d’accueillir ces familles à égalité de droits et de devoirs. Telle est notre conception exigeante de notre devise républicaine. Avoir un toit doit rester pour eux un droit, ne pas les mettre à la rue, préserver leur dignité, est pour nous un devoir. En décidant de réduire de façon drastique les moyens de l’hébergement d’urgence, de ne plus payer leurs nuitées d’hôtels, en entretenant soigneusement la confusion entre la situation administrative de ces personnes et leur droit à la dignité par le logement, les pouvoirs publics sont en train d’ajouter de la détresse à la détresse : c’est pour nous inacceptable ! Nous l’avons constaté, le traitement que l’on voudrait leur infliger ou qu’on leur inflige est tout simplement inhumain. Depuis le 13 juin 2006 un comité de soutien aux familles et aux personnes logées à l’hôtel « Abresisd’ » de Saint-Jean-de-Braye s’est constitué. Sa diversité, son ouverture, les acquis de mobilisations citoyennes antérieures en font sa force et en fonde sa légitimité. Ce mouvement citoyen de solidarité s’amplifie de jour en jour à St J de Braye comme dans d’autres villes du Loiret. Des centaines de pétitions récoltées, des actions de solidarité, de multiples interventions : nous avons pu jusqu’ici protéger nos amis. Avec eux, nous exigeons leur maintien dans les lieux tant que des solutions de relogement durables et acceptables pour tous n’auront pas été trouvées. Nous exigeons la suspension de l’application de la convention qui lie la Préfecture et l’ADAGE en charge de la mise en œuvre de ce nouveau dispositif préfectoral. Nous demandons le rétablissement des moyens nécessaires alloués au SAMU social et à l’hébergement d’urgence en particulier. Nous sommes ce soir réunis à deux pas de la maison commune. Notre mairie. Le silence qui y règne quant à l’avenir de nos amis logés en plein centre ville est assourdissant. Que dire du refus d’accueillir les enfants de l’ »abresid » dans nos centres de loisirs durant ces congés d’été, comme nous l’avions demandé ? La présence à nos côtés, de notre conseiller général, d’élus municipaux …pour cette cérémonie de parrainage à une portée qui va bien au delà du symbole. C’est une reconnaissance, une protection et un réconfort moral inestimables pour ces femmes, ces hommes ces enfants pour qui l’horizon se borne à l’incertitude du lendemain. . C’est pour nous l’affirmation partagée d’une vision sociale lucide, ouverte et généreuse pour le présent et pour l’avenir. Ensemble nous ne dirons jamais que nous ne savions pas. C’est pour tous un encouragement à poursuivre et à amplifier conjointement nos actions de résistance à l’injustifiable. »