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Collectif Abresid
1 août 2006

Le Collectif écrit à la Fondation Abbé Pierre à propos de l'ADAGE

à : Fondation Abbé Pierre, 3-5 rue de Romainville 75019 PARIS Objet : ADAGE 45 Depuis plusieurs années déjà , des familles dans la précarité ou en demande d’asile sont logées dans des locaux ou hôtels de l’agglomération d’Orléans dans l’attente de solutions plus durables de logement. L‘Etat par le biais de la Croix Rouge, finançait ces nuitées d’hôtels quelque soit la situation administrative des familles. C’était le cas des 17 familles logées à l’hôtel « Abresid’ » de Saint Jean de Braye, près d’Orléans. Depuis peu cette mission d’hébergement a été confiée à une autre association : l’ADAGE, qui revendique sa filiation avec la fondation Abbé Pierre. Ce nouveau dispositif devant ,selon la Préfecture , permettre un meilleur suivi social . Dans les faits , l’ADAGE gère les dossiers des familles du seul point de vue administratif, les trie selon leur situation, sans se préoccuper de leur accompagnement social ni de leur intégration ( enfants scolarisés, suivi médical, travail…) En matière de relogement l’ADAGE impose aux familles des déplacements injustifiés d’hôtels en hôtels pour de courtes durées les faisant parfois revenir à leur point de départ ! Ce ne sont pas pour elles ? ni pour nous ? des solutions . Cela ne coûte pas moins cher à la collectivité ! Cela se passe souvent dans des conditions scandaleuses, à l’issue d’entretiens de quelques minutes, dans l’absence totale de respect de l’avis des familles ,dans le mépris de leur dignité. La liste des griefs à l’encontre des pratiques de l’ADAGE est longue : - Aucune enquête sociale sur la vie des familles ; - Convocations le matin pour le jour même, déplacementS des familles par leurs propres moyens. - Refus de voir les familles se faire accompagner lors des entretiens. - Relogements loin des écoles, des centres de loisirs fréquentés par les enfants. - « Transferts » effectués en pleine canicule à la seule charge des familles - Hôtels parfois vidés de leurs occupants par l’Adage pour être réoccupés le même jour par d’autres familles elles aussi envoyées par l’Adage ! Nous constatons que tout est fait sciemment pour affoler et déstabiliser ces personnes déjà en grande précarité. Que les nuitées soient payées dans un hôtel ou un autre : cela ne fait faire aucune économie à la collectivité ! Pourquoi tant d’acharnement à les déplacer de la sorte ? La Situation des familles de l’hôtel « Abresid’ » de Saint Jean de Braye au 1ER août 2006. Mardi 25 juillet, 3 familles de l’hôtel se sont rendues à l’Adage. Le lendemain matin ? 2 d’entre elles qui sont à « Abresid’ » depuis plusieurs années, découvrent qu’elles doivent se rendre dans un d’hôtel d’Olivet pour 5 jours , la 3eme étant maintenue à « Abresid » pour 5 jours également. Cela ne constitue pas pour elles des solutions de relogement , c’est pourquoi elles demandent à rester à « Abresid’ ». Voyant cela, les autres familles de l’hôtel ont refusé de se rendre à l’Adage pour être ainsi déplacées arbitrairement. Par la suite, elles se sont toutes vues signifier la cessation du paiement de leurs nuitées à compter de 26 juillet sans aucune proposition de relogement : de fait une mise à la rue pure et simple ! Adultes et enfants ont tous été privés de petit déjeuner durant 2 jours! Devant cette situation dramatique ,une délégation du comité de soutien a été reçue le vendredi 28 juillet 2006 par le secrétaire général adjoint de la Préfecture du Loiret. Elle a rappelé : - Les manquements graves de l’ADAGE à sa mission d’accompagnement social et sa vision exclusivement administrative des dossiers. - Les dégâts moraux, psychologiques, sociaux, matériels sur les familles crées par les incohérences du dispositif. - La volonté apparente d’empêcher la stabilisation des familles sur notre territoire. Elle a par ailleurs récusé les économies qui seraient ainsi réalisées. L’administration a indiqué qu’elle s’engageait à réexaminer les décisions prises concernant l’hôtel « Abresid’" .si les familles s’engageaient à accepter de se rendre aux prochains entretiens de l‘Adage et à accepter les propositions qui pourraient leur être faites . Les familles ont répondu positivement mettant en avant le respect de leur dignité. Le comité réaffirme : - que l’analyse des dossiers des familles ne doit être ni exclusivement comptable et administrative mais qu’elle doit intégrer pleinement leur situation sociale et humaine, élément fondateur de l’intégration dans une société. -que ces familles doivent être accompagnées, selon leur volonté, par des témoins lors des entretiens ; -que faute de propositions acceptables et durables de relogement, les familles doivent, si elles elle le demandent, être maintenues à l’hôtel « Abresid’ ». Le comité récuse les pratiques inacceptables de l’ADAGE vis à vis des familles. L’ADAGE , une association qui se réclame de la fondation Abbé Pierre. -Ce que défend la fondation Abbé Pierre : « Pour la fondation, le logement est un besoin vital, au même titre que la nourriture, la santé et l’emploi. Elle s'est donc fixée pour objectif d'agir "pour que les plus défavorisés trouvent à se loger dignement et durablement, quels que soient le montant de leurs ressources et leur situation sociale". « Parce que même lorsque l'on est démuni, on doit avoir accès à des conditions d'habitat dignes et décentes, sans lesquelles aucun projet de vie ne peut s'envisager...La Fondation Abbé Pierre agit pour que les plus défavorisés trouvent à se loger dignement et durablement. » -Ce que fait l’ADAGE : elle trie les demandeurs selon leur situation. Elle met sans état d’âme des familles démunies à la rue. Elle punie collectivement celles qui osent s’exprimer comme à « Abresid »’! L’Adage gère la boutique de Solidarité à Montargis (Tel. : 02 38 85 10 46 Courriel : adage.loiret@wanadoo.fr ) Activités de la boutique : : Douches, petits-déjeuners, bagagerie, laverie, aide alimentaire (courriers, photocopies, téléphone, …) Que fait l’ADAGE à Orléans : elles déplace les familles d’hôtels en hôtels, elle en met à la rue , elle les prive de petit déjeuner ! L’action de notre comité est soutenue par un large mouvement d’opinion. La presse locale et nationale suivent attentivement l’évolution de la situation. Concernant les liens entre l’ADAGE et la Fondation Abbé Pierre, nous ne pouvons garder plus longtemps le silence. Nous vous demandons de vous positionner clairement sur les liens précis qui vous unissent avec l'ADAGE du Loiret, d'intervenir dans l'urgence auprès de l'ADAGE pour faire cesser ces pratiques inhumaines en totale opposition avec les principes votre fondation ou bien de dénoncer publiquement les agissements de cette association. Il y va de l’avenir immédiat des familles concernées et du crédit de votre fondation dans l’opinion.
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